Mode

La mode fait corps avec un sexy "réinventé"

September 2022

Interview de Serge CARREIRA (Spécialiste de la mode et du luxe & maître de conférences à Sciences Po), par Thomas ZYLBERLMAN (Styliste & Expert tendances chez Carlin Creative Trend Bureau), avec Alexandra HOSTIER (Éditrice Mode) et Stéphanie LU (Head of Social Media Communication)

SKIMS X Kim Kardashian

Thomas Zylberman – Styliste et Expert Tendances chez Carlin Creative : Bonjour Serge ! Nous nous retrouvons pour aborder le sujet le plus brûlant du moment, le “new sexy”, ce retour du sexy qui semble être une équation capitale pour l’avenir de la mode… (et donc de l’humanité tout entière, cela va sans dire) (rires). Pour commencer, la terminologie “new sexy” implique qu’il y ait bien évidemment un “old sexy”. En quoi peut se distinguer ce renouveau ? J’ai eu par exemple spontanément l’impression en voyant les dernières collections printemps été 22, qu’il y avait une grande différence entre la “sexiness” des griffes italiennes comme Dolce & Gabbana et Versace et celle des Ludovic de Saint Sernin, Coperni ou Ester Manas.

Ester Manas / Coperni

Il semblerait que politiquement, le sexy milanais n’est pas tout à fait le même que le nouveau sexy parisien. Est-ce que tu as eu toi aussi cette étrange impression en regardant le défilé Dolce & Gabbana que la société italienne semble plutôt imperméable aux grandes questions qui traversent notre société actuellement ?

Blumarine / Dolce & Gabbana

Serge Carreira – Spécialiste de la mode et du luxe & maître de conférences à Sciences Po : Il y a deux dimensions différentes. Les marques italiennes telles qu’on les connaît s’inscrivent dans une tradition, celle d’une féminité glamour. C’est un imaginaire et une iconographie associés à une idée de sensualité, d’un sexy un peu ostentatoire. Ce que l’on observe, actuellement, particulièrement sur les podiums parisiens, c’est plutôt une véritable réflexion sur le corps, un corps qui, d’ailleurs, n’est pas forcément stéréotypé, qui m’émancipe des codes. Ludovic de Saint Sernin, par exemple, questionne le genre et joue sur une certaine ambiguïté. Ester Manas s’intéresse à différentes sortes de morphologies. L’objectif de ces créateurs est d’assumer un corps différent, qui sort des stéréotypes, ce qui ne l’empêche pas d’être, dans le même temps, un corps de désir. C’était, d’ailleurs, le titre de la collection de Ludovic de Saint Sernin.

T.Z : D’ailleurs, pour rebondir sur Ludovic de Saint Sernin : ne faut-il pas être très averti pour comprendre sa démarche ? Si on voit juste une de ses robes à laçage en cotte moulante, on pourrait se dire que c’est simplement une robe “sexy”. Alors que Ludovic de Saint Sernin a commencé par une esthétique très queer, en prenant des stéréotypes féminins et en les transposant sur l’homme et maintenant en les transposant sur la femme. C’est tout de même une démarche assez intellectualisée. Est-ce que c’est perceptible sur le produit en tant que tel ? Ou est-ce qu’il est probable qu’une cliente l’achète hors contexte, en ignorant complètement sa démarche ?

Ludovic de Saint Sernin

S.C : C’est toujours une possibilité en effet. Néanmoins, je pense que des affinités nouvelles se créent entre les clients et les marques, notamment à travers les réseaux sociaux. Une cliente va plus difficilement succomber à un modèle sans s’être informée en amont. Au-delà du concept, c’est l’univers du créateur qui importe beaucoup. Il y a de la sensualité chez Ludovic de Saint Sernin car l’univers dont il s’inspire est le monde de la nuit. Un univers de liberté où l’on exprime des valeurs et des engagements avec son corps. Cela se traduit dans ses créations, mais aussi dans l’attitude, les visuels et les représentations qui sont associées à la marque. Bien sûr, un client ou une cliente peut acheter une robe Ludovic de Saint Sernin ou de Victor Weinsanto simplement parce qu’il ou elle la trouve belle. Mais généralement, il y aura, en plus, cette volonté de partager les engagements et l’univers du créateur.

T.Z : Justement, en matière d’engagement, il semblerait qu’il y ait désormais un sexy qui recoupe cette notion d’empowerment, cette volonté de reprendre le pouvoir. Je pense par exemple à Ester Manas avec cette idée de représenter un corps qui n’est pas filiforme, très loin des corps que l’on voit justement sur les podiums de Dolce & Gabbana. Est-ce que ce nouveau sexy ne s’entrecroiserait pas avec cette notion d’empowerment, de façon presque militante ?

SC : Il me semble que le sexy est devenu une façon de s’affirmer. Cela s’intègre donc également dans une démarche d’empowerment. D’une certaine façon, c’est considérer que le corps en lui-même est militant et que le vêtement qui va venir faire corps avec cette morphologie, va être également signifiant. De ce fait, il devient lui-même militant. C’est ce que l’on voit, par exemple, avec les silhouettes créées par Casey Cadwallader chez Mugler pour la chanteuse Yseult lors des Victoires de la musique.

Yseult - Photo Stéphane Cardinale x Vogue France / Cadwallader & Yseult - Photo François Quillacq

On est réellement dans cette idée d’un corps qui s’exprime, d’un corps qui s’assume. Il y a une volonté de bousculer les normes existantes, d’être dans une démarche de liberté.

Alexandra Hostier – Éditrice Mode : Cela fait aussi écho à la censure pratiquée sur Instagram lorsque les personnes sont dénudées. Une image d’une personne avec des formes va plus facilement être censurée que celle d’une personne mince ou maigre car la première sera plus facilement signalée et classée par Instagram comme étant de la pornographie (parce qu’il y a plus de chair visible). Avec son travail, Ester Manas a justement voulu montrer que les corps gros, loin d’être vulgaires ou choquants, peuvent être vus comme sexy.

Ester Manas

T.Z : Il y a effectivement une sorte de pudibonderie sur les réseaux, imposée sur Instagram à cause des techniques de modération et des algorithmes. Cela pose également des questions sur la nudité, et notamment sur la différence de traitement entre la nudité masculine et féminine par exemple. Cela me fait penser que depuis quelques temps, on constate qu’en édito photo mode, si on souhaite montrer un bustier, autant le shooter sur un mannequin masculin. Et apparemment de 17 ans, si possible. Le résultat étant qu’on ne sait plus si le bustier en lui-même est sexy ou s’il devient complètement autre chose. C’est étonnant de voir aujourd’hui comment un casting masculin fait que votre collection devient politique, même si les pièces au départ ne le sont pas.

S.C : C’est sans doute un peu plus complexe. C’est le fait de considérer que la mode peut être pour tous les genres. Comme on peut l’observer, la plus jeune génération a des modèles et des référentiels très différents. Ils manipulent tous ces codes. Il est impératif de prendre en considération ces nouvelles aspirations. Ce qui est intéressant c’est de voir comment ces corsets et ces bustiers qui étaient vus pendant longtemps comme les pièces de contrainte, “anti-libération” et “anti-émancipation” s’invitent à nouveau dans les vestiaires. Néanmoins, ils deviennent des symboles d’affirmation du corps.

Ludovic de Saint Sernin / Bilie Eilish Photo Craig McCdean for British Vogue

On peut évoquer la couverture de Vogue britannique avec Billie Eilish qui a fait beaucoup de bruit. De fait, ce qui était considéré comme une prison symbolique de la femme s’est transformé en symbole de liberté. Le fait de révéler son corps s’apparente à une certaine expression de puissance et de liberté. On a pu penser, pendant longtemps, que c’était en cachant le corps, en le recouvrant de multiples couches, qu’on l’affirmait. De nos jours, on est aux antipodes de cette mode des années 80 avec ses larges épaules, ses vestes XXL et ses matériaux techniques. C’est en dévoilant sa morphologie, en affichant ses formes, que l’on peut être soi, sans contraintes sociales.

T.Z : C’est d’ailleurs ce que revendique certaines jeunes marques parisiennes. Je pense par exemple à Marcia qui est une griffe dont les shootings photos peuvent paraître très premier degré ou agressif, avec l’exposition de body, de portes jarretelles etc. Alors qu’en fait, on se situe dans un univers féminin au sein duquel il y a, à travers une certaine réappropriation des codes, une véritable notion de reprise de pouvoir, une déclaration : “je ne suis pas dans la soumission ou la reproduction de clichés mais je suis dans l’affirmation de moi”. Ces contraintes du sexy sont vécues comme un espace de liberté.

Marcia

S.C : Absolument. Elles ne s’inscrivent pas dans le même rapport homme/femme. Si on garde en tête l’iconographie de l’après Seconde Guerre mondiale jusqu’au porno chic des années 2000, on avait l’image d’une femme sensuelle voulant attirer le regard de l’homme. C’était un registre classique de séduction, voire même de soumission dans certains clichés. Aujourd’hui, c’est un corps libre, libéré, qui s’exprime. Il peut exprimer des désirs, ou pas. La liberté n’est pas dans le fait de se cacher mais au contraire dans le choix délibéré de se révéler, tel qu’on le souhaite. C’est la notion de choix qui est essentiel dorénavant.

T.Z : Il y a un autre volet du sexy que l’on a croisé avec le phénomène Y2K. Ce retour de la mode des années 2000 avec le sexy décomplexé à la Paris Hilton et Nicole Richie. Un amour renouvelé que déclare la collection Blumarine par exemple, avec une esthétique post-2000 assez clinquante. C’est un autre sexy, cagole, chic, et drôle, comme une sorte de revival, de nouveau vintage. Un sexy post-2000 qui nous annonce le retour de la taille basse, du string qui dépasse et du petit gilet trop court, dont Jacquemus s’est d’ailleurs bien emparé. On est sur une esthétique qui est finalement presque un peu kitsch, “tacky”.

A.H : Incontestablement cette esthétique se développe. On observe le retour sur le devant de la scène des personnalités people iconiques qui incarnaient justement le sexy du début des années 2000. Britney Spears, Lindsay Lohan ou Paris Hilton, sont toutes dans une phase de réappropriation de leur image, de leurs histoires et de leur corps. Elles deviennent des « girls boss » modernes alors qu’elles étaient auparavant perçues comme de simples bimbos de la culture pop. Peut-être faut-il voir un parallèle entre l’évolution de leurs histoires, de leur vie qui deviennent synonymes d’empowerment et le revival de ce sexy post-2000 qu’elles incarnaient ?

Nicole Richie & Paris Hiltton – crédit Bestimage – Fame Pictures / Blumarine

S.C : Il s’agit, plus globalement, d’un phénomène culturel américain, une attitude très “L.A”. Cette esthétique post-2000 un brin vulgaire, reflète plus une manière d’être décontractée qu’un réel engagement politique. L’essence de ce style-là, de même que le style « cagole », c’est un “naturel confortable”, qui est lié à une envie de plaire et de se valoriser. Nous demeurons dans une ère du “plaire”, comme le démontre l’exposition de chacun sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, nous sortons d’une phase pendant laquelle les corps ont été enfermés, au sens propre, lors des confinements. L’aspiration au confort demeure. Mais à l’issue de cette période, il y a une envie de revivre avec ce corps, de s’exprimer et de ressentir pleinement, à nouveau, le regard des autres sur son corps. La reprise des soirées pour lesquelles les gens se préparent et se maquillent davantage illustre ce phénomène. On a l’impression de redécouvrir certaines choses, de revivre des premières fois, ce qui est étrange et rare à l’échelle d’une vie humaine. On peut faire un parallèle avec la période suivant le premier conflit mondial. On passe de l’ombre à la lumière, d’une période où tout est bloqué à un véritable moment de redécouverte avec des corps qui aspirent à expérimenter à nouveau la liberté et l’altérité.

T.Z : Ce serait alors comme une pulsion de vie, pour contrecarrer l’ambiance mortifère de la pandémie et du repli sur soi. Une aspiration à vouloir partager et jubiler, une envie d’insouciance. Mais de façon plus concrète, quels sont finalement les codes du nouveau sexy ? Le court, par exemple, inévitablement ?

S.C : Pas forcément, quand on voit le travail d’Ester Manas, la collection de Chloé ou bien les looks de Mugler par Casey Cadwallader. Fuseaux, bodys ou robes ultra moulantes complètent cette nouvelle garde-robe sexy. Ce n’est pas forcément la mini-jupe. C’est une approche plus subtile. Le concept est plus morphologique que sexuel.

Stella Mccartney – Photo Alessandro Lucioni / Mugler

Ce ne sont pas forcément les zones traditionnellement érotiques – la poitrine ou les hanches – qui sont valorisées par ces créateurs. C’est vraiment quelque chose qui enveloppe le corps, tout en le dévoilant. C’est le corps, plus que la peau, qui est révélé dans ces looks. Il y a bien évidemment du mini, voire du micro, si on pense à Saint Laurent ou à Coperni. C’est une idée qui demeure présente bien évidemment. Mais le mini va plutôt, dans ce cas, faire référence à un esthétique “soir” glamour, néo-disco.

T.Z : À l’inverse donc, des looks de ce nouveau sexy qui présentent des coupes assez sculpturales, au design anatomique, plus contemporaines et qui font moins référence à un univers rétro.

S.C : Il n’y a pas forcément de références rétro, effectivement. Ces looks du nouveau sexy sont aussi influencés par le monde du sport et de l’underwear de par le choix des matériaux. Des marques comme Savage x Fenty ou la ligne de lingerie de Kim Kardashian participent aussi à faire évoluer ces codes. C’est définitivement une nouvelle phase dans la lingerie. Elle peut être portée comme un vêtement et inversement.

T.Z : Est-ce que tu mettrais dans cette catégorie Nensi Dojaka qui a travaillé sur ces corsets et jeux de transparence, et en a fait quelque chose de portable au quotidien ?

Nensi Dojaka

S.C : On se situe vraiment dans cette approche de révéler ce qui était traditionnellement caché. On a pu observer cela sur les podiums de la saison été 2022, avec des pièces très près du corps.

T.Z : Dans ce nouveau sexy, il y a aussi quelque chose d’un peu plus technique au niveau des matériaux employés, qui sont relativement performants et extensibles. Tu parlais de l’influence du sport, je pense aussi à l’influence du swimwear… Par rapport à un “old sexy” où on était plus sur des matières glamour. On sent là que ce nouveau sexy a quelque chose de dynamique, de sain, “healthy”.

S.C : Absolument, c’est sexy mais pas sexuel.

A.H :  Actif et non plus passif.

Chanel / SKIMS

S.C : On peut voir dans ces corps révélés une sorte de filiation avec le travail d’un Azzedine Alaïa par exemple. Ces créateurs partagent l’idée de vouloir sculpter un corps en le glorifiant à travers le vêtement. C’est un corps qui désire et non les autres qui désirent le corps.

A.H : Est-ce qu’on ne pourrait pas considérer l’apparition de ce nouveau sexy de réappropriation du corps (notamment du corps des femmes par les femmes) dans la mode, comme étant en lien avec la censure sociétale dont le corps des femmes à fait l’objet toute l’année dernier ? Avec par exemple les discussions gouvernementales sur ce qui constituait une tenue “républicaine” et donc acceptable pour les jeunes filles au collège et lycée. Ce qui restait, sous couvert de les “protéger” des éventuels dangers que trop se dévoiler “provoqueraient”, une manière de contrôler leur manière de se vêtir (plutôt que d’éduquer les élèves dans leur ensemble, filles comme garçons, au respect et au consentement mutuel). Un contrôle que l’on a également retrouvé sur les réseaux avec la censure d’Instagram sur les corps gros dont nous parlions tout à l’heure, et dont ce nouveau sexy cherche à s’émanciper, en se réappropriant les corps que la société cherche à contrôler. Une tendance qui symbolise une volonté de reprise de pouvoir, teintée d’un certain féminisme finalement.

T.Z : On voit que la question du “sexy” est finalement éminemment politique, au-delà de la simple tendance de mode. Tu parlais tout à l’heure Serge, du porno chic des années 2000. Pour le coup, avec ce nouveau sexy on est très loin de ça, de la période Mario Testino, par exemple.

Photo Mario Testino 1997 Gucci


S.C : Ce nouveau sexy est visuellement représenté de façon très différente, notamment dans les campagnes de publicité. Il y a peu de références sexuelles explicites. On est plutôt dans la représentation du quotidien. Une personnalité comme Yseult, par exemple, n’est pas du tout dans des attitudes lascives ou sexuelles.

T.Z : Est-ce qu’il n’y a pas certaines maisons qui surfent tout de même sur une ligne dangereuse ? Je pense à Saint Laurent par exemple, dont les campagnes de pub ont  été épinglées à plusieurs reprises. Il semblerait qu’il y ait là le désir d’être sulfureux et de jouer avec le feu.

S.C : Certaines maisons, comme Saint Laurent, sont fondamentalement provocantes. Cela s’inscrit dans leur histoire, dans leur ADN. Mais les temps changent. Par conséquent, il faut savoir rester fidèle à son identité tout en faisant évoluer son approche pour l’adapter aux nouveaux regards. D’une certaine façon, cette dimension sulfureuse est l’essence de Saint Laurent. Cela n’a pas, pour autant, empêché la maison de promouvoir, de façon significative, l’émancipation de la femme. Du lancement du parfum Opium aux visuels d’Helmut Newton, Saint Laurent a été de scandale en scandale. Le couturier cherchait toujours à bousculer les conventions.

Saint Laurent – Photo Juergen Teller


T.Z : De toute façon, le sexy peut-il être consensuel ?

A.H : On pensait justement avant qu’il n’y avait qu’une seule manière d’être sexy alors qu’on est en train de nous montrer qu’il en existe finalement une multitude.

S.C : Si le mot “sexy” conserve généralement une connotation péjorative et demeure, bien souvent, associé à une certaine idée de vulgarité, c’est une notion profondément subjective. Ce qui est intéressant, c’est de voir comment est détournée cette dimension péjorative pour en montrer une autre. Après, faut-il l’appeler sexy ? Ou affirmation ? Ou sensualité ? Ou morphologie ? Mais il faut se rappeler qu’à la base, dans le langage courant, quand on dit que quelque chose est sexy, ce n’est pas pour dire quelque chose de positif.

T.Z : Mais il semblerait qu’en ce moment le mot sexy reviendrait en grâce.

Stéphanie Lu – Head of Social Media Communication chez Carlin Creative : On parle de “new sexy” et c’est comme si ce renouveau enlevait la négativité originelle du mot.

S.C : Finalement, on pourrait presque remplacer “body positive” par “sexy positive” (rires).

T.Z : C’est une bonne conclusion, on est bien en train de définir ce nouveau sexy qui n’est ni subi ni péjoratif. Un sexy valorisant et émancipateur.

Stella McCartney – Photo Christina Fragkou

Interviewer : Thomas Zylberman - Styliste & Expert Tendances chez Carlin Creative

Coordinatrice : Stéphanie Lu - Head of Social Media Communication chez Carlin Creative

Alexandra Hostier
Fashion Editor

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